Temami

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Chapitre VI

* le 24/12/94 -

La matinée a commencée comme toutes les autres, comprimés, infirmière pour m’aider a la toilette. Elles sont deux a se partager le travail, très patientes et prévoyantes elles m’aident physiquement, mais plus encore moralement. Ensuite vient l’heure du repas, préparé par S......... et servi désormais dans le fauteuil, il ne m’est plus possible de rester a table. Dans l’après midi le téléphone n’a pas cessé de résonner toutes les collègues de bureau m’ont appelé pour me souhaiter de passer de bonnes fêtes!... Mme CROS LE GLOAN également ayant appris par Josiane mon état de santé, a voulu me prouver toute sa sympathie, cela m’a beaucoup touché. Nous avons pris des nouvelles de nos enfants que nous avons vu grandir au sein de la DISS a la rue St Sébastien. C’était le bon temps l’équipe communiquait avec beaucoup de complicité et le travail s’en ressentait fort bien. Après cette petite conversation, la journée s’est déroulée comme toutes les autres. Il faut dire que mes activités sont peu agréables. Je dois m’y résoudre, même si cela est pesant, j’espère qu’a partir du 12 janvier 1995, jour ou je dois passer l’IRM, on pourra donner un diagnostic positif. Nous sommes donc la veille de Noël, et la journée se déroule clouée au fauteuil, que sont devenues les journées ou je ne quittais pas la cuisine afin de préparer le repas de fêtes. C’était peut être même trop , je me sentais obligée de tout préparer a la maison, oreillettes, bûche pâtissière, mendiants, truffes au chocolat , et le repas traditionnel bien entendu, je me rappelle d’avoir pris quelques jours de congé avant pour que tout soit prêt , et de n’avoir pas chaumé tant que je n’avais pas fini les préparatifs. Et le 25 toute la famille JDG était réunie a notre table. J’aimais bien que ce soit ainsi, mais ensuite les choses ont bien changées.

* Le 25 /12 / 94 -

C’est S........ qui s’est occupée de tout, elle nous a préparer un petit repas raffiné et délicieux, afin de marquer la journée. Pendant les vacances scolaires elle n’a pas été très gâtée, en plus du travail ménager, elle travaille au péage de Lançon. Dans l’après midi nous avons eu la visite de la famille JDG,(VILLELAURE et SALON. )  Il y avait un moment que nous ne les avions pas vus. Ensuite mes sœurs m’ont appelé comme tous les jours pour prendre des nouvelles fraîches. Thérèse m’ayant vue dans un piteux état est inquiète de la tournure que prendront les événements. Et bien entendu la nuit n’a pas très bonne, les douleurs au dos sont toujours présentent ainsi que celles du bras.

* le 26 / 12 / 94 -

Je ne peux même pas écrire aujourd’hui, il vaut mieux que je repose mon bras.

* Le 27 / 12 /94 -

La possibilité d’écrire est la même que la veille, et la journée ressemble aux toutes dernières.

* Le 28 /12 /94 -

Journée de calvaire, S........ a perdu patience, elle a craquée, je me sent coupable du mal et de tout ce qui arrive a la maison. J’ai l’impression que la passe que nous traversons est pire encore que prévu. Je culpabilise et de plus je ne vois pas d’amélioration, je suis clouée sur ce fauteuil, alors que je souhaiterais tant reprendre mon train. Les douleurs se font de plus en plus persistantes, et je ne peux que me taire et souffrir en silence. J’ai parfois l’impression que je suis tombée dans énorme gouffre d’ou je n’en sortirais pas toute fraîche, entraînant sur le passage ceux qui vivent avec moi.

* Le 29 /12 /94 -

C’es la journée de malaises, la douleur étant trop forte, ça a du me provoquer des troubles physiques. Par deux fois j’ai eu de gros problèmes, mon organisme doit saturé et les réactions se manifestent. Aussi vers 16 h le cœur a flanché, puis a nouveau vers 17 h 30. M..... a appelé d’urgence un médecin de garde, c’était le Dr. JAME remplaçant du Dr. NIZEMAN, très compétente et particulièrement dévouée, d’une gentillesse particulière, elle a attendu ainsi que je reprenne mes esprits pour me laisser a 20h30. Se trouvait la Evelyne la collègue de travail de M....., et a mon avis elle aurait mieux fait de venir un autre jour, elle n’a pas trop bien supporté de me voir dans cet état. Il faut dire qu’au fur et a mesure que les jours passaient tout ce dégradait a une allure désarmante.

*- le 30 et 31 -

Je ne voudrais pas que ces douleurs intenses soient la cause de tenir le crayon. L’année 1994 est partie et Dieu merci, pourvu que 1995 soit un renouveau total pour toute la famille. S....... a travaillé durant tous les congés. Le 1er jour de 95 a commencé comme tous les autres sans fastes et malheureusement avec et toujours ces affreuses douleurs au dos et au bras. Le 6 janvier j’ai RV avec le Dr. GOMEZ a Clairval ( après avoir passé un scaner )  Ce que nous redoutions est tombé comme un couperet. Je dois subir une intervention chirurgicale en urgence.

Ma colonne vertébrale n’est plus en mesure de tenir, les vertèbres glisses l’une sur l’autre car celle qui est endommagée ne fait plus office de vertèbre, il n’en reste plus qu’un chicot . D’ou les sérieux problèmes du bras droit. Le nerf est pincé et de plus il a été irradié pendant les séances de radiothérapie. Les médecins craignent le pire, l’endroit atteint est trés mal placé, et cela demandera de l’expérience et surtout beaucoup de temps pour me remettre, mais ils doivent agir rapidement avant que la moelle épinière ne soit touchée.

Maintenant je me prépare a rentrer a la clinique, je suis mortifiée, je ne sais quel sera mon avenir, je fait confiance aux chirurgiens qui vont s’occuper de mon cas, mais mon moral a subit une sacrée estocade, je sais que je devrais rester au repos et abandonner mon travail. Ca nous donne du souci, les crédits que nous avons contracté devrons être honorés, et nous nous posons la question a savoir, si nous pourrons conserver la maison pour qui nous avons fait tant de sacrifices. Marcel est très soucieux , quant a moi je n’ose même pas y penser. En plus de la maladie j’ai ce tracas qui me ronge les sangs, jour et nuit. pourtant les faits sont la et nous n’avons pas besoin de nous voiler la face il faudra, coûte que coûte nous sortir de ce guêpier que nous a réserver notre destin. Il faut d’abord que je me soigne et ensuite nous verrons ce que nous devrons faire! Je sais que mes séjours a la clinique seront nombreux, je devrais faire six séances de chimiothérapie, après l les interventions chirurgicales. Tout ça me mènera fin juillet  si tout se passe comme prévu.

Aujourd’hui il a neigé, toute la journée il doit y en avoir bien 5 a 6 cm   Michèle, Monique et Gisèle sont venues dans l’après midi. Michèle m’a fait la couleur, mes cheveux sont décidément  moches, je ne ressemble plus a rien ou plutôt a un vieux plumeau.



10/12/2012
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